Vous ne savez peut-être pas qui est Ruth Bader Ginsburg et pourtant les Américaines lui doivent beaucoup. Considérée par certains et certaines comme l’une des plus grandes féministes du XXème siècle, elle a été la deuxième femme nommée à la Cour Suprême des Etats-Unis. Voici toutes les raisons pour lesquelles à la fin de cet article vous n’oublierez jamais Ruth Bader Ginsburg !
Un parcours atypique
Ruth Bader Ginsburg a très tôt décidé d’avoir un parcours atypique pour une femme de son époque. Née en 1933, elle a étudié le droit dans pas moins de trois universités de l’Ivy League (ce regroupement de huit universités américaines très prestigieuses et très sélectives), Cornell, Harvard et Colombia dans les années 1950. Elle a largement tiré profit de sa scolarité en étant la première femme à participer aux prestigieux journaux de la Havard Law Review et du Colombia Law Review.
« Comment justifiez-vous de prendre la place d’un homme compétent ? »
Cependant malgré des résultats brillants et une carrière qui semblait toute tracée, elle a été profondément marquée par les discriminations à son encontre. Ainsi, le doyen d’Harvard lui aurait demandé à elle, ainsi qu’aux huit autres femmes de sa promotion, lors d’un dîner, « Comment justifiez-vous de prendre la place d’un homme compétent ? » Cette anecdote connue et très édifiante est mise en scène dans le biopic qui est consacré à cette icône du féminisme, Une femme d’exception, sorti en salle le 2 janvier 2019. Le film ne s’arrête cependant pas là et montre parfaitement les difficultés rencontrées par Ruth pour trouver un emploi dans un cabinet d’avocat et les nombreux refus essuyés à cause de son statut de femme.
Elle a travaillé sur plus de 300 cas de discriminations sexistes
Il n’est alors guère surprenant qu’elle ait fait le choix de lutter contre les discriminations sur la base du genre (le fameux discrimination on the basis of sex). Ruth Bader Ginsburg a ainsi travaillé toute sa vie sur plus de 300 cas de discriminations sexistes dont certains sont passés devant la Cour Suprême. Elle a ainsi permis de créer ce que l’on appelle des précédents pour faire disparaître les lois discriminantes de la juridiction américaine. Le film, Une femme d’exception, met plus particulièrement en scène, Ruth, admirablement incarnée par Felicity Jones, au début de sa carrière lors de sa première affaire (je ne vous en dis pas plus, mais s’il s’agit bien d’une affaire de discrimination sexiste, la brillante avocate a décidé de prendre un angle original pour défendre son point de vue en assistant un homme victime de discrimination).
La consécration à la Cour Suprême
Son parcours brillant abouti en 1993 à sa nomination à la Cour Suprême Américaine, probablement l’institution la plus prestigieuse des Etats-Unis où elle est actuellement toujours en poste à l’âge de 85 ans. Fervente opposante de Donald Trump, elle est aujourd’hui une véritable star outre atlantique.
Vous n’avez désormais plus aucune excuse d’ignorer qui est Ruth Bader Ginsburg, une véritable wonder woman. Si vous souhaitez en savoir plus sur elle, allez voir le film qui lui est consacré. Non seulement Felicity Jones y est brillante mais le film se révèle capable d’expliquer clairement les dessous du système juridique américain, ce qui s’avère être une indéniable prouesse. De plus le film évoque les difficultés à assumer son rôle de mère dans une Amérique des années 50 très conservatrice, tout en suivant des études exigeantes et en occupant un emploi très demandeur. Bref un film d’exception à la hauteur d’une femme inspirante !